Insecticide bio

Un insecticide bio est une arme naturelle pour combattre certains insectes qui mettent en péril les cultures en limitant au maximum son impact pour le reste de la faune et de la flore. Un insecticide bio peut avoir différentes puissances et peut être confectionné en grande partie de manière artisanale, ce qui présente un avantage économique certain. Il est important de préciser que le jardinage bio organise les cultures de manière à ne pas utiliser les insecticides tout bio soit-il, et qu’il est important de chercher à comprendre la ou les raisons de la présence  massive de « nuisibles ». Un peu à l’image de la médecine chinoise ou le traitement est signe d’échec de la prévention qui en est la partie la plus capitale.

Dans quel cas utiliser un insecticide bio

Comment éviter l’utilisation de l’insecticide bio:

Il est possible d’optimiser l’organisation de son jardin pour éviter un maximum l’utilisation de l’insecticide: en effectuant la rotation des cultures, en utilisant judicieusement l’association des cultures, en utilisant des répulsifs naturels, en favorisant les prédateurs naturels des insectes nuisibles ou en les supprimant manuellement. Il est également important de prendre conscience qu’une petite quantité de « nuisibles » est acceptable dans un jardin et essentielle à son bon fonctionnement, et que l’utilisation de l’insecticide doit se limiter au cas de proliférations.

Les répulsifs naturels

L’eau : efficace en pulvérisation pour faire fuir certains acariens, dont l’araignée rouge, à renouveler sur plusieurs jours.

La cendre de bois et la suie : efficace contre le sitone du pois; poudrez vos plants sur feuillage humide au printemps avec de la cendre de bois en cas d’attaques.

Les coquilles d’œufs : efficace broyées en protection de vos plants contre les limaces.

Le marc de café : efficace répandu aux pieds de vos plants et même en le mélangeant à la terre. C’est un répulsif contre limaces, nématodes et pucerons.

Le savon noir : efficace contre les pucerons, les cochenilles, les araignées rouges, les aleurodes et certaines maladies du jardin, mais agira contre tous insectes en général. Diluez à 5% dans un litre d’eau tiède, et vaporisez les feuilles des 2 cotés: il asphyxie les larves et les œufs en les engluant dans un film savonneux. Le traitement est à renouveler plusieurs fois.

L’huile de Neem : agit comme répulsif et comme fongicide et larvicide. Voir notre article sur l’huile de Neem.

Les prédateurs naturels

Certains insectes dits « auxiliaires » comme la coccinelle et le chrysope sont des prédateurs de certains ravageurs comme les pucerons, les cochenilles, les thrips, les aleurodes, les psylles et araignées rouges. Attirez-les en préservant ou en semant des zones de fleurs sauvages et en leur offrant des abris d’hivernage en bois (disponibles en jardineries). On peut aussi commander des bandelettes contenant des œufs de chrysopes et les déposer sur les plantes sensibles (Chrysor).

Les oiseaux sont également des prédateurs naturels pour les insectes, vous pourrez donc favoriser leur vie dans votre jardin, notamment en leur construisant des mangeoires et des nichoirs pour l’hiver.

Les hérissons sont les prédateurs naturels pour les insectes, limaces;  n’hésitez pas à laisser un tas de bois et un tas de feuilles mortes dans un coin du jardin pour qu’il y fassent leur nid.

Les pièges pour nuisibles

Pour piéger les limaces et les escargots, un demi-pamplemousse vidé de sa chair et retourné fera un très bon piège. Vous pouvez aussi disposer des tuiles arrondies entre vos rangs de cultures à protéger. Les limaces y trouveront refuge au lever du soleil, et vous pourrez les collecter en fin de matinée.

Pour protéger vos arbres fruitiers, vous pouvez mettre en place des colliers englués.

Un insecticide bio artisanal

La lavande : utile en purin avec 1kg de lavande fraîche pour 10 litres d’eau. Elle est efficace contre les fourmis, pucerons et mouche de la carotte.

Les feuilles de noyer : utilisée en décoction 200g de feuilles sèches hachées dans 10 litres d’eau pendant 4 jours. Filtrez et utilisez pur contre le puceron et la chenille.

Le tabac : utilisée le en purin (200g de tabac) contre les pucerons et les chenilles. On peut ajouter un peu d’alcool à brûler, ainsi que du savon de Marseille râpé en copeaux.

Le Bacille de Thuringe (bacillus thuringus) : C’est un mélange de bactéries qui se présente sous la forme d’une poudre qu’on dilue dans l’eau et pulvérise sur l’ensemble du feuillage. Son efficacité est remarquable contre toutes sortes de chenilles, les noctuelles, pyrales, la cochylis, et la piéride du chou.

La Tanaisie : utilisée en décoction ( 400 grammes de feuille, fleurs, tiges fraîches dans 10 litres d’eau) pure contre le papillon noctuelle, la mouche de la carotte, la mouche de l’asperge et l’altise. S’utilise aussi en infusion contre les acariens du fraisier et de la ronce et contre les pucerons.

L’ ortie : efficace en purin contre les pucerons

La fougère : efficace en purin, décoction ou infusion.  Utilisez-la sous forme concentrée en hiver pour une action préventive contre les cochenilles, les limaces et les pucerons lanigènes.1 kg frais ou 30 grammes sec pour 10 litres d’eau.

L’ absinthe : elle est efficace en purin ou en décoction contre les fourmis, les phytoptes de la ronce et les pucerons. Il faut compter 2,5 kg de feuilles, fleurs et tiges d’absinthe fraîchement coupée ou 250 g de fleurs et feuilles séchées pour 10 litres d’eau.

L’ail : il est efficace en décoction ou en infusion. Ajoutez 80 à 100 g d’ail mixé pour 10 litres d’eau en décoction (l’infusion est moins efficace). Utile contre les acariens, les pucerons et le tarsonème du fraisier, et en prévention de certaines maladies cryptogamiques.

La rhubarbe : efficace en décoction ou en infusion (500g frais pour 3 litres) contre le ver du poireau et le puceron noir, mais agira sur tous les insectes en général.

Le cas des pyrèthres et de la roténone : ces deux composants naturels de plantes sont utilisés dans la composition de certains insecticides bio relativement puissants et toxiques qu’il faut manier avec précautions. Ces insecticides sont à spectres larges, c’est-à-dire qu’ils agiront contre toutes les espèces présentes et conduiront à un appauvrissement élargi de la faune de votre jardin, ce qui induira un déséquilibre sur les zones traitées, avec des conséquences sur la qualité du sol, et donc des récoltes futures.