Arrosage du jardin bio

L’arrosage du jardin bio tend à limiter au maximum la quantité d’eau utilisée tout en veillant au développement normal des cultures. Arroser son jardin bio, c’est d’abord organiser son jardin pour que l’arrosage soit le plus efficace possible, et optimisez sa technique d’arrosage. C’est à la fois un bénéfice d’économie d’une ressource très précieuse, et une économie financière non négligeable.

Pourquoi arroser au jardin bio

Si la réponse semble tomber sous le sens, il est important de comprendre le rôle de l’eau dans la vie des plantes. Celles-ci  sont essentiellement constituées d’eau ( de 80 à 95 % de leur poids total). Elles puisent cette eau et les nutriments dans les sols par l’intermédiaire de leurs racines et les transforment en sève. Les végétaux ne possédant pas d’organe pour faire circuler cette sève, c’est la transpiration foliaire ( évapotranspiration) qui va la faire remonter des racines jusqu’aux feuilles,  sous l’action de la chaleur fournie par le soleil. L’évapotranspiration régule les besoins en eau de la plante en comblant leurs pertes en eau avec de nouveaux apports en provenance du sol. C’est pourquoi les plantes ont besoin d’un apport régulier d’eau et qu’à défaut d’irrigation naturelle suffisante, l’arrosage est nécessaire.

Des besoins en arrosage varient : en fonction du climat ( ensoleillement, température, vent) et du type de sol. Ils varient également d’une espèce végétale à l’autre, mais surtout, ils varient au cours du développement végétal pour être maximaux en période de croissance. Pour optimiser au maximum l’arrosage du jardin bio il conviendra donc d’optimiser son jardin sur ces différentes variantes.

Comment limiter l’arrosage de son jardin bio

Tirer parti de l’irrigation naturelle :

Limiter l’évaporation de l’eau et l’érosion des sols : Pour limiter l’évaporation de l’eau, il est conseillé de couvrir le sol avec un paillis ou un mulching. De plus il est recommandé de protéger votre jardin des vents par des plantes coupe-vent et qui limiteront l’évapotranspiration des plantes, mais les protégerons également des dégâts et des maladies apportées par le vent. De plus, la présence d’arbres sera un véritable atout pour améliorer la rétention des pluies et limiter l’érosion des sols par celles-ci.

Améliorer et préserver les qualités du sol :

Une fois la démarche de connaître votre sol accomplie, il est important d’en estimer la capacité de rétention d’eau et d’essayer de l’optimiser. En effet un sol trop perméable ne gardera pas assez d’humidité pour les plantes, et un sol imperméable asphyxiera les plantes et lessivera le sol. Vous pouvez tout d’abord amender votre sol pour rééquilibrer sa rétention d’eau ( voir page connaître votre sol). Vous devez également veiller à ce que la couche supérieure de votre sol soit suffisamment aérée, car c’est un critère pour avoir une bonne rétention d’eau. Pour ce faire 2 écoles s’opposent: ceux qui retournent le sol pour l’aérer manuellement et ceux optent pour une aération naturelle avec une intervention très légère. Pour vous faire un avis sur la question, voir page sur le travail du sol.

Choisir des plantes adaptées :

Le meilleur moyen d’éviter un arrosage forcené reste encore de choisir des plantes adaptées aux conditions météorologiques de votre région et au sol de votre jardin. Composez donc votre jardin avec une majorité de plantes adaptées et réservez-vous le luxe de quelques plantes plus gourmandes (fréquent dans le potager). Adaptez vos temps de culture au climat: pour un climat méditerranéen, donnez la priorité aux cultures de demi-saison, pour éviter la sécheresse de l’été. Pour un climat océanique, allongez les cultures d’hiver qui bénéficient d’un hiver doux et humide. Pour un climat montagneux, concentrez les cultures en été, car l’hiver est long et rigoureux. Pour les plantes gourmandes en eau, choisissez des variétés rustiques qui seront résistances aux périodes estivales.

L’arrosage du jardin bio de manière efficace

Récupérer l’eau de pluie : Il est possible de mettre en place des systèmes de récupération des pluies et vous constituer une réserve pour vos futurs arrosages. Cela vous permet d’un côté de limiter l’utilisation de l’eau potable qui est précieuse et de réaliser une économie substantielle.

Arroser le jardin bio au meilleur moment : tout d’abord si vous devez arroser, consultez la météo, car si la pluie est annoncée pour le lendemain, vous vous serez épargné un arrosage. La période la plus favorable à l’arrosage  est le soir, ou le matin très tôt, si des gelées nocturnes sont prévues. Arroser en pleine journée risque de brûler vos plantations par la réverbération et s’évaporera à grande vitesse. De plus observer les signes de manque ou de saturation d’eau sur les plantes : feuilles qui jaunissent et qui flétrissent. Enfin, il est inutile d’arroser dans les périodes à fortes précipitations (en général jusqu’ à début avril). Vous pouvez également utiliser des testeurs d’humidité pour juger du besoin en arrosage.

Arroser en bonne quantité : Il vaut mieux arroser moins souvent et copieusement que chaque jour et légèrement. Cela endurcit les plantes en favorisant le développement des racines qui plongent au fond de la terre pour chercher l’humidité.
En règle générale, sauf climat exceptionnellement chaud et sec, il est recommandé d’arroser tous les 2 jours en sol sableux et 1 fois par semaine en sol plus compact (argileux). Dans le détail, cela peut varier selon le type de plante et le niveau de croissance (plus de besoin pour les jeunes plantes). Arroser plus copieusement les légumes feuilles que les légumes racines qui plongent plus profondément dans le sol (sauf au départ de la végétation). Pour les légumes à fruits, les arrosages sont à diminuer lorsque la production commence.

Arroser avec la bonne technique : pour un potager jusqu’à 100m2 utilisez un arrosoir en arrosant directement à la base de la plante en évitant de mouiller le feuillage. Vous pouvez enterrer une bouteille en plastique vers le bas avec le bouchon percé et le fond coupé:  l’eau ira nourrir directement les racines de façon graduelle.  Si vous optez pour un arrosage automatique pour un potager de grande taille, privilégiez l’arrosage intégré goutte à goutte relié à votre cuve de récupération d’eau de pluie.