Qu’est-ce que la permaculture ?

La permaculture, c’est avant tout un état d’esprit dans lequel le jardinier s’adapte à son terrain et non l’inverse car il n’est pas question de contrecarrer la nature. Bien au contraire !

Le jardinier va avant tout rechercher une osmose avec ce qui nous entoure en créant des écosystèmes et de la biodiversité. En permaculture, l’Homme ne détruit plus son environnement : il le protège et il le préserve.

On retrouve ce qu’on appelle le bon sens paysan qui travaille avec ce qu’il possède tout en suivant les saisons.

Dans cette optique de préservation de la nature, tout traitement phytosanitaire est très clairement banni car, en cas de nécessité, on privilégiera toujours des solutions naturelles et qui ne polluent évidemment pas les sols et l’atmosphère.

De même, la préservation des ressources est l’une des clés de voûte de la permaculture. En ce qui concerne l’arrosage par exemple, il n’est pas question de sortir son tuyau sans réfléchir mais plutôt d’installer des récupérateurs d’eau de pluie qui permettront d’avoir des réserves disponibles à tout moment. Autre avantage, les oiseaux vont venir s’y abreuver et en profiter pour se délecter des petits insectes indésirables.

En permaculture, on ne retourne absolument jamais la terre et on ne la bêche pas non plus. En revanche, on l’aère lorsque cela s’avère nécessaire avec une griffe ou une grelinette.

Si la terre n’est jamais retournée ni bêchée, c’est pour laisser intact l’habitat des vers de terre et des micro-organismes qui vivent sous la surface de la terre ou au-dessus.
En effet, certains sont aérobies et d’autres anaérobies. Cela signifie que certains ont besoin d’oxygène pour vivre tandis que d’autres non ou quasiment pas.

Si on retourne ou bêche la terre, les aérobies qui vont se retrouver sous terre vont manquer d’oxygène pendant que les anaérobies se situant dessus malgré eux vont recevoir un apport d’oxygène qui leur est néfaste.

Par conséquent, pour éviter de perturber tout un écosystème, on laisse la terre tranquille.


Quel est le principe de la permaculture ?

En permaculture, il y a plusieurs principes fondamentaux que nous avons déjà évoqués un peu plus haut, à savoir le respect de la nature, la préservation des ressources et la création d’écosystèmes dans le but d’obtenir une culture maraîchère auto-fertile.

Le jardinier adapte ses cultures à son terrain, pas l’inverse, et il n’intervient qu’en cas de nécessité.

Tout est réfléchi et intelligemment pensé dans l’organisation du potager mais aussi dans les compagnonnages bénéfiques. Chaque élément a son importance car ils dépendent tous plus ou moins les uns des autres.

Ainsi, on fera pousser une culture qui demande de l’ombre à l’abri d’une plantation plus haute, on sèmera un légume tel que le poireau à côté des carottes car son odeur fait fuir la mouche de la carotte et inversement, on plantera des petits pois car ils captent l’azote de l’air et le transmettent à la terre en améliorant ses propriétés…

Même si elles ne se mangent pas toutes, les fleurs, en plus d’êtres jolies et ornementales, ont un grand intérêt dans un potager en permaculture car elles sont mellifères et vont donc attirer les insectes pollinisateurs.

Abeille qui butine une fleur de bourrache

Des fleurs comme la bourrache, la camomille ou encore le calendula sont parfaites dans ce rôle. En cas d’essaimage sur d’autres cultures, il suffira de les repiquer en bordure.

Comme dans la nature, le sol ne doit jamais être nu mais recouvert de paille pour conserver l’eau et de matières organiques afin d’assurer un bon apport en carbone et en azote. Pour cela, il faut composter des restes de tontes de gazon, des feuilles fanées, des fougères…

Astuce : Ne vous ruinez pas en jardinerie ou en grande surface pour fabriquer votre compost en achetant des écorces ou des paillettes coûteuses alors que vous avez tout à portée de main.

Cependant, si vous n’avez pas assez de ressources sur votre terrain, demandez à vos voisins ou au service espaces verts de votre commune leurs restes de tontes. Ils en seront sûrement ravis puisque vous leur éviterez de devoir gérer une partie de leurs déchets verts. Vous pouvez également vous rendre dans une déchetterie où on vous en donnera gratuitement.

Comment faire un jardin potager en permaculture ?

Avant de transformer un jardin potager en lieu de permaculture, il faut commencer par étudier le terrain qu’on a à disposition et observer la vie qui s’y déroule en regardant les plantes qui poussent naturellement ainsi que les insectes qui viennent se nourrir.

Il est primordial de connaître l’orientation de son terrain, la provenance des vents dominants, l’exposition solaire, les zones les plus humides, les zones les plus sèches, les ressources en eau à disposition (puits et/ou bac de récupération des eaux de pluie, rivière, cours d’eau…).

Quand on a terminé l’observation et consigné ces différentes indications, il est important de bien les garder en tête au moment de dessiner son potager.

Planification et rotation des cultures

Planification et rotation des cultures

Car oui, en permaculture, il est vivement conseillé de dessiner les plans de son potager pour réfléchir et penser rationnellement.

Il faut d’ailleurs les conserver d’une période de culture à l’autre afin de connaître l’état de la terre en fonction de ce qui aura poussé.

Par exemple, après une récolte de crucifères, la terre est épuisée et aura besoin d’un long repos.

Il est important de s’en souvenir pour ne pas planter une autre culture trop tôt, qui ne conviendrait pas et dont le rendement serait très mauvais.

Le dessin du potager en permaculture devra donc prendre en compte tous les éléments ci-dessus mais aussi le fait que tout doit être accessible sans avoir à marcher sur la terre pour ne pas la tasser inutilement.

Planches de douglas pour la construction d’un potager en carrés

Pour construire son potager, on prévoit donc des parcelles avec des planches de culture d’1 mètre 20 au maximum et quand la culture le permet, on la fait en hauteur ou sur une butte.

On pense aussi à ses bordures pour une délimitation parfaite et des piétinements inutiles et délétères évités.

Pour créer de l’ombre et atténuer les effets du vent, on peut planter des haies et des arbres.

On évitera toutefois de les installer trop proches des cultures afin qu’il n’y ait pas une guerre racinaire en sous-sol car vos légumes auraient peu de chances d’en sortir vainqueurs.

Bon à savoir : La relative maîtrise du vent par la plantation d’arbres ou de haies est particulièrement indispensable car la plupart des légumes ne l’apprécient pas. En effet, il a une fâcheuse tendance à stresser les végétaux en asséchant les sols et en obligeant les plantes à se courber.


Comment préparer un terrain pour la permaculture ?

Dans le meilleur des mondes, une terre parfaite pour une culture en permaculture contient à peu près à parts égales de l’argile, de l’humus et du sable (et un peu de calcaire) mais ce n’est évidemment pas toujours le cas.

Il arrive même qu’on hérite d’un terrain caillouteux et pauvre où naturellement rien ne poussera. Il faudra donc donner un gros coup de pouce à la nature en décaissant et en tamisant la terre avant de l’enrichir.

Si votre terre est compacte et lourde, cela signifie que l’argile est en quantité très importante. Cela ne doit pas vous effrayer car les terres argileuses sont très fertiles et gardent très bien l’eau et l’humidité en général mais aussi et surtout les minéraux et les micronutriments. Il faut cependant l’alléger en lui rajoutant du sable. Nous avions déjà évoqué le cas de la plantation d’un olivier sur un terrain argileux.

À l’inverse, les terres sableuses sont lessivées après chaque période pluvieuse et ne retiennent rien. Vous les alourdirez en leur ajoutant de l’humus, du magnésium et du calcaire. Cependant, si on prend l’exemple des carottes, des oignons, des salsifis ou encore des fraises, ils adorent ce type de terrain. Vous pourrez donc conserver une partie plus spécifiquement sableuse qui leur sera réservée.

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